45 jours pour observer et constater

45 jours – le temps d’une convalescence –, avant de reprendre le chemin des réseaux sociaux. Hier, j’ai interviewé Chiara Kirschner à l’occasion de la sortie prochaine de son livre « Marcher pour décider ». A travers sa méthode et des témoignages, elle nous invite à pratiquer la marche d’inspiration. Une marche lente, une « itinérance créative », pour prendre le temps d’observer notre environnement et nous recentrer sur l’essentiel. Bientôt, un article sera publié dans le magazine Tendance Savoie Mont-Blanc, le temps de l’écrire… et de l’imprimer. Un temps incompressible qui redonne de la valeur aux actes et aux mots.

Je ne vous apprends rien en vous disant qu’une prise de recul est toujours bienfaitrice, surtout dans un monde où l’on interagit vite, parfois sans discernement, en quête de reconnaissance et de performance. Mais prenons-nous vraiment le temps de nous accorder une véritable pause ? 

A défaut d’avoir pu écrire, j’ai donc profité de ces 45 jours pour observer et constater. Alors, voilà ce que j’ai vu :

  • Les arbres ont commencé à fleurir un peu partout. Mais hier, après mon interview, en cheminant vers l’arrêt de bus, j’ai eu le plaisir de voir l’arbre aux mouchoirs en fleurs. A ma connaissance, il n’y en a qu’un seul à Annecy, et il se trouve (comme par hasard) devant le palais de justice. Ses fleurs, telles de fines et délicates feuilles de papier, sont éphémères et disparaissent après quelques jours. L’année dernière, j’avais raté le rendez-vous. Tout est toujours question de synchronicité et de temporalité, ou de « bon timing », comme on dit plus trivialement.
  • Et en côtoyant mes congénères dans les transports en commun que je ne prenais plus, malgré l’omniprésence des écrans, notamment chez la génération Alpha, quel plaisir de constater que les livres (silencieux) sont toujours présents pour accompagner nos trajets, même les plus courts.
  • Enfin, ce matin, comme l’essentiel des propositions de missions reçues ces dernières semaines, encore une demande de rédaction pour un magazine imprimé, des portraits, des interviews, cette fois-ci pour l’interne. Parce que le constat est sans appel : un ras-le-bol des écrans et de leurs contenus de plus en plus insipides, que l’on parcourt très rapidement, du bout du doigt. Alors, on a envie de redonner ses lettres de noblesse au papier et aux belles impressions. Pour prendre le temps de lire. Autrement. Et le vieux débat sur le papier qui serait plus polluant que le numérique est bel et bien obsolète. Surtout depuis les abus liés à l’utilisation insensée des IA, qui, sous prétexte de nous faire gagner du temps, nous font aussi perdre la raison.

Publié par Karine Grobon

Rédactrice web SEO indépendante - Accompagnement rédactionnel - Conseil éditorial

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